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Histoire du MSX

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Introduction



Le standard MSX est né au début des années 80 de l'association sans précédant de constructeurs informatiques nippons à Microsoft. Par cette alliance, et pour la première fois, des ordinateurs familiaux devenaient compatibles entre eux par la standardisation des matériels et des logiciels.





Les origines



À l'initiative du METI (Ministry of Economy, Trade and Industry) qui désirait que les ordinateurs familiaux soient compatibles entre eux, M. Nishi Kazuhiko, cofondateur de ASCII Corporation, qui était un ingénieur et un homme d'affaires, entreprit de créer le standard MSX.



À l'époque, M. Nishi travaillait entre autres à la fois chez Microsoft Corporation, en qualité de directeur et vice-président en charge des nouvelles Technologies, et chez ASCII en tant que vice-président exécutif. Il avait aussi plusieurs liens avec d'autres sociétés.



Microsoft remportant l'appel d'offre pour la partie logicielle, ASCII développa le standard conjointement en 1982. Le standard fut entériné début 1983. Dès lors, jusqu'à 16 sociétés acquirent la licence, au cours de l'année, dont certaines dans le but de rivaliser avec NEC. Les premiers MSX ne furent annoncés officiellement au publique qu'à partir de juin. Le standard MSX est né.





Que veut dire MSX ?





Il existe a peu près autant de définitions des trois lettres M-S-X qu'il y a eu de livres écrits sur le standard ou de sites web créés sur le sujet. Pour ma part, je retiendrai celle qui me convainc et me convient le mieux. En l'occurence, cette norme devrait son nom aux possibilités offertes par la compatibilité (Machines with Software eXchangeability).





Le MSX 1



Le premier MSX fut mis en vente par National Denki en fin de l'été 1983 (le King kong CF-2000). De nombreuses marques (Canon, Casio, Fujitsu, General, Hitachi, Kyocera, Mitsubishi, Sanyo, Sony, Toshiba, Victor, Yamaha, … ) suivirent le pas la même année soit, la suivante.



Configuration minimale d'un MSX :



  • un microprocesseur Zilog Z80 (8 bits) cadencé à 3,5795 Mhz
  • un processeur vidéo Texas Instrument 9918 ou équivalent (video display processor ou VDP)
  • un processeur sonore AY-3-8910 de General Instrument ou équivalent, un PSG (programmable sound generator) à 3 voies sur 8 octaves avec générateur de bruit
  • un circuit Intel 8255 (programmable port interface ou PPI)
  • une ROM de 32 Ko contenant le BIOS le MSX-Basic
  • une RAM de 8 Ko
  • un clavier doté de 10 touches de fonctions plus 4 touches de déplacement du curseur
  • différents ports d'entrée/sortie (vidéo, imprimante, magnéto cassettes, lecteur de disquettes, joystick, souris, cartouches...).





Le MSX 2



Deux ans après son apparition, un souffle nouveau redonne vigueur au MSX. Le MSX2 est lancé en 1985 avec un CPU identique. En revanche, il est équipé d'un nouveau processeur vidéo pourvu de qualités graphiques bien meilleures que son prédécesseur et d'une RAM portée pour certains modèles à 128 Ko, voire 256 Ko.



Configuration minimale d'un MSX 2 :



  • un microprocesseur Zilog Z80 (8 bits) cadencé à 3,5795 Mhz
  • un processeur vidéo v9938 de ASCII, Microsoft et Yamaha
  • un processeur sonore AY-3-8910 de General Instrument ou équivalent, un PSG (programmable sound generator) à 3 voies sur 8 octaves avec générateur de bruit
  • un circuit Intel 8255 (programmable port interface ou PPI)
  • une ROM de 32 Ko contenant le BIOS et MSX-Basic
  • une ROM de 16 Ko contenant la Sub-ROM
  • une RAM de 64 Ko gérer par un mapper
  • un clavier doté de 10 touches de fonctions plus 4 touches de déplacement du curseur et d'un pavé numérique
  • différents ports d'entrée/sortie (vidéo, imprimante, magnéto cassettes, lecteur de disquettes, joystick, souris, cartouches...).







Le MSX 2+





En 1987, les MSX2+ font une sortie discrète : le mal est fait. Le standard MSX n'attire plus et seuls quelques inconditionnels seront prêts à débourser de coquettes sommes pour avoir un micro dont les seules innovations sont une amélioration des qualités sonores (FM à 9 voies) et graphiques (affichage en 19268 couleurs pour une résolution de 256x212 pixels).



Configuration minimale d'un MSX 2+ :



  • un microprocesseur Zilog Z80 (8 bits) cadencé à 3,5795 Mhz
  • un processeur vidéo v9958 de ASCII et Yamaha
  • un processeur sonore AY-3-8910 de General Instrument ou équivalent, un PSG (programmable sound generator) à 3 voies sur 8 octaves avec générateur de bruit
  • un processeur sonore YM2413 de Yamaha, à 9 voies FM ou bien 6 + 5 de rythme.
  • un circuit Intel 8255 (programmable port interface ou PPI)
  • une ROM de 32 Ko contenant le BIOS et MSX-Basic
  • une ROM de 16 Ko contenant la Sub-ROM
  • une ROM Kanji pour les versions japonaises
  • une RAM de 64 Ko gérer par un mapper
  • un clavier doté de 10 touches de fonctions plus 4 touches de déplacement du curseur et d'un pavé numérique
  • différents ports d'entrée/sortie (vidéo, imprimante, magnéto cassettes, lecteur de disquettes, joystick, souris, cartouches...).







Le MSX 3 ?



Malgré des rumeurs de développement d'un MSX3, celui-ci ne verra jamais le jour... Une à une, les marques japonaises quittent le navire. Seul Panasonic continue à y croire et finit par mettre sur le marché deux nouvelles machines (A1-ST et A1-GT) flanquées du logo MSX Turbo-R.

Ces machines constituent une réelle nouveauté et apparaissent beaucoup plus puissantes que les autres MSX disponibles jusque là. Dotées de deux microprocesseurs, un CPU R800 (16 bits) est couplé au Z80 (8 bits), et d'un processeur vidéo V9958 aux qualités impressionnantes, les performances sont au rendez-vous.

Les Panasonic Turbo-R seront réservés presque exclusivement au marché japonais et leur échec commercial sonnera le glas du standard MSX à une époque ou les clones des IBM-PC commenceront à envahir le marché mondial.





Un standard toujours vivant



Malgré des qualités indéniables et souvent supérieures à ses concurrents directs de l'époque (Commodore C64, Amstrad CPC, ...), le MSX n'a pas eu le succès escompté en Europe et encore moins en France.

Avec un réseau de diffusion limité à peau de chagrin, un accueil déplorable de la presse spécialisée de l'époque et des choix marketing discutables en matière de politique des prix, le MSX en France était voué à disparaître et ce, malgré le succès fulgurant du standard au Pays du Soleil Levant et au Brésil où une marque nationale, Gradiente, a même vu le jour.

Le coup de grâce vient des Etats-Unis où le MSX fait un bide retentissant, écartant définitivement l'américain Microsoft des firmes nippones.



Aujourd'hui il reste en France encore pas mal d'allumés du MSX, tous passionnés, qui entretiennent la flamme. Certains font plus que l'entretenir et l'alimentent en permanence en continuant le développement logiciel et matériel du parc existant et de vrais projets sont toujours en cours (vous en trouverez la preuve sur ce site).

A noter également que la communauté MSX internationale est encore l'une des plus actives au monde et ce, un quart de siècle après l'arrivée de ces ordinateurs personnels sur le marché.



N'oublions pas que c'est grâce au MSX que les jeux de rôles "à la japonaise", souvent inspirés de l'univers des mangas, se sont développés. Des RPG (role playing game) réalisés pour le standard MSX ont fortement influencé les jeux sortis plus tard sur consoles Nintendo ou Sega.

N'oublions pas non plus que si certains aujourd'hui jouent à Metal Gear sur leur console de salon dernier cri, c'est peut-être parce que nous y jouions déjà il y a 25 ans sur MSX2.



Enfin, il doit bien y avoir une bonne raison pour que Konami, l'éditeur historique incontesté (et incontestable) des meilleurs jeux MSX, lance des sondages pour savoir quelle "vieillerie" pourraient être remise au goût du jour !